Sommaire
1. La force que peut exprimer un muscle dépend de sa longueur
2. Comment exploiter la relation tension longueur pour les muscles bi-articulaires?
1. Un muscle est plus fort dans sa longueur optimale
A. Composition d’un muscle
Nos muscles sont composés de sarcomères qui sont les unités contractiles des muscles striés squelettiques. Ces sarcomères sont des agencements de plusieurs protéines composées de myofilaments d’actine et myosine. Lors de la contraction musculaire il y a un glissement des myofilaments d’actine et de myosine (ponts) et plus leurs nombres est important, plus la force que pourra générer un muscle est importante. A l’inverse, lors d’un étirement musculaire, les myofilaments d’actine et de myosine s’espacent.
B. Un muscle est plus fort quand il est dans une position ni trop raccourcie, ni trop étirée
Exemple avec les biceps lors du mouvement de traction en prise supination.
Plus on monte lors de la réalisation d’une traction en prise supination et plus l’insertion tendineuse proximale du biceps brachial (l’insertion du muscle la plus proche du corps au niveau de l’omoplate) va être étirée. A l’inverse, l’insertion tendineuse distale du muscle (la plus éloignée du corps au niveau de l’avant bras) va être raccourci au fur et à mesure que l’on monte pendant la réalisation d’une traction.
Cela va permettre au muscle biceps brachial d’être dans sa longueur optimale et donc dans une position de force car il ne sera ni trop raccourci, ni trop étiré durant tout le mouvement de traction.
On dit que l’exercice exploite la « relation tension-longueur » ou « force longueur ».
Il en est de même sur une position trop raccourcie. Vu que les myofilaments se chevauchent de plus en plus, cela limite également les possibilités de formation de ponts.
La force d’un muscle est la plus importante lorsque l’actine et la myosine (myofilaments) réalisent un maximum de ponts d’unions. En effet, la force que peut générer un muscle dépend du nombre de ces ponts. Si le muscle est trop étiré il y aura moins de ponts d’unions entre les myofilaments ont dit qu’il est en position de faiblesse. C’est le cas par exemple des biceps, les bras tendus lors d’un curl en supination.
Pour résumer, on dit que le muscle possède une longueur optimale ou longueur d’équilibre où il peut exprimer le maximum de force.1
2. Comment exploiter la relation tension longueur pour les muscles bi-articulaires
Tout cela reste bien entendu théorique. Il arrive parfois qu’un exercice sensé être meilleur n’est l’est pas pour tout le monde. il convient donc de les tester. Les différents exercices qui exploitent cette relation tension-longueur optimale, pour trouver ceux qui donne le plus de résultat sur soi.
Merci à Lyon 3D anatomie pour les schémas.
Muscle : Longue portion du biceps brachial
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Insertions : De l’omoplate à l’avant bras en passant par dessus l’épaule et le coude. |
Exercices qui exploitent la relation tension-longueur : Traction en prise supination
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Merci à Lyon 3D anatomie pour les schémas.
Muscle : Longue portion du triceps brachial
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Insertions : De l’omoplate à l’avant bras en passant par dessus l’épaule et le coude |
Exercices qui exploitent la relation tension-longueur : Dips, développé couché prise resserrée.
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Merci à Lyon 3D anatomie pour les schémas.
Muscles : Ischio-jambiers (à l’exception du biceps fémoral)
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Insertions : De l’os iliaque au tibia en chevauchant la hanche et le genou |
Exercices qui exploitent la relation tension-longueur : Extension de hanche, soulevé de terre jambes presque tendues, Hip thrust
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Merci à Lyon 3D anatomie pour les schémas.
Muscle : Droit antérieur de la cuisse
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Insertions : De l’os iliaque au tibia en passant par dessus la hanche et le genou |
Exercices qui exploitent la relation tension-longueur : Relevé de jambe, Squat, Hack Squat, Presse à cuisses
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En résumé
Le concept de « force-longueur » ou de « tension-longueur » est un des plus importants à saisir pour comprendre comment exploiter au mieux la fonction des muscles bi-articulaires par des exercices de musculation.
Les muscles bi-articulaires c’est à dire ceux qui passent par dessus deux articulations vont parfois avoir du mal à se développer avec des exercices d’isolation. Pour pallier à cela, il faut choisir des exercices polyarticulaires qui leurs permettent de rester dans leur longueur optimale (en se raccourcissant d’un côté et en s’allongeant de l’autre). C’est dans cette position qu’ils pourront exprimer un maximum de leur force, parfois synonyme d’un meilleur développement musculaire.
J’espère que cet article vous aidera à comprendre un des mécanismes clé de la progression en musculation.
Si vous souhaitez obtenir un condensé de mon expérience accumulée depuis ces 10 dernières années, j’ai compilé mes meilleurs conseils que vous pouvez retrouvez dans ma formation gratuite. Ces recommandations ne sont pas trouvables ailleurs et vous permettrons d’optimiser au mieux votre entraînement.
Bonne lecture,
Mathieu.
Notes de bas de page
1 (Williams M, Stutzman L. Strenght variation throught the range of joint motion. The physical therapy review. 39 (3) : p145-152. ).